■JANVIER 1591.                                  UJ-
denté priere à Dieu, pour le remercier de tant de biens et de délivrances qu'il lui faisoit sentir journel­lement. Puis se retournant vers sa noblesse, magnifioit Dieu (ce qui est beau en un roy, et de tant plus louable qu'il est rare), leur disant « qu'il ne pensoit «pas, je ne dirai point (leur disoit-il) roy, mais, « homme au monde, qui ait receu tant de bien faits et «c graces de Dieu que moi. » Prenant plaisir à les leur specifier et discourir, les exhortans finalement de ren­dre graces à Dieu de la delivrance de ceste ville, qui lui estoit de très-grande consequence. -
Le samedi 19 janvier 1591, un nommé Eloy Ber­trand , dit Du Saulsoy, soldat du regiment de Tremont, après avoir fait amande honorable, fust pendu et es­trangle à Paris, pour avoir tiré la barbe à M. L'Huil- • lier,.maistre des comptes, colonnel de son quartier, par ce qu'il le vouloit empescher d'abattre une maison dedans la ville, sans commandement du gouverneur, permission du conseil, ni ordonnance du prevost des marchands.
Le dimanche 20 janvier 1591, y eust à Paris une chaude alarme qui commença à onze heures du soir et continua jusques à cinq heures du matin. Fust sonné le tocquesain par toutes les eglises et paroisses dd la ville ; les bourgeois se mirent en armes et tellement en devoir, que l'entreprise de l'ennemi descouverte, U n'en remporta que honte et confusion. Le president de Nulli, colonnel de son quartier, fust au logis du jeune Vigni, secretaire du Roy, lequel aiant trouvé avec ses armes prest de sortir, ne lui fist rien, et se contenta. Mais bien lui dit (comme Vigni lui mesme me l'a conté) que s'il l'eust- trouvé dans son lit ou sans ses, armes ,
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